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SCBSM, un nom qui plairait à Lynch

19 octobre 2017 by

Voilà donc un joli nom d’entreprise : Société Centrale des Bois et Scieries de la Manche (ticker SCBSM ou CBSM). Il aurait plu à Lynch car celui-ci trouvait que les noms ridicules ou repoussants pouvaient parfois permettre de s’offrir des sociétés à bon prix, le nom étant une raison de plus pour que personne ne soit séduit par la société. Dans le cas qui nous occupe, la SCBSM ne s’occupe ni de bois, ni de scierie, et elle n’est absolument pas basée dans la Manche. Cette société est une foncière, ayant le statut de SIIC, une Société d’Investissement Immobilier Cotée, un type d’entreprise française propriétaire de bâtiments soumise à un régime fiscal particulier, et ne pouvant pas être logée dans un PEA.

Pour cette entreprise, ce sont les rachats d’actions qui m’ont mis la puce à l’oreille. D’une part, le fait que le programme de rachat d’actions est régulièrement mis en oeuvre par la société. Mais aussi par le fait que le PDG, Jacques Lacroix, rachète souvent des titres, par l’intermédiaire de ses deux sociétés, Crosswood et Broceliande. Les actionnaires principaux de SCBSM sont les suivants :

  • Dirigeants : 46 % (dont 33 % pour Crosswood).
  • La foncière Volta 20 %.
  • Theodor capital 5 %.
  • Auto-détention 5 %.
  • Flottant 24 %.

Le deuxième aspect intéressant est que l’ANR (Actif Net Réévalué) est largement supérieur au cours de bourse, même si celui-ci a déjà bien augmenté. Au 31 décembre 2016 (rapport semestriel), on a en effet les chiffres suivants :

  • ANR de reconstitution = 11,91 €,
  • ANR de liquidation = 10,45 €,
  • pour un cours d’achat de 7,14 €, soit un potentiel de +46 % sur l’ANR de liquidation.

Autre point positif, la société est profitable puisque l’ANR a augmenté de +50 % en 5 ans soit 8,4 %/an. Enfin, pour une foncière, l’endettement est maîtrisé puisqu’il représente  50 % des actifs.

Habituellement je n’achète pas de foncière, d’une part parce que je n’y connais rien, d’autre part parce que par essence le potentiel est limité (à l’ANR). Ici, il y avait plusieurs signaux conjugués, j’ai donc franchi le cap, un peu par curiosité et pour une petite partie du portefeuille : 1 %. Pas une grosse conviction donc, ni un gros potentiel, ce n’est ni Xilam ni Gaumont, mais une valeur qui semble assez tranquille pour placer les liquidités du compte-titres.

JL – 19 octobre 2017.

 

Mise à jour

Résultats du 1er semestre 2017-2018

Encore un bon semestre puisqu’au 31 décembre 2017, l’ANR de reconstitution est de 12,92 €, contre 12,32 € au 30 juin et 11,91 € au 31 décembre 2017. Cf. résumé du rapport dans un commentaire ci-dessous.

JL – 30 mars 2018.

Vente

Ayant eu besoin d’argent pour acheter autre chose, j’ai vendu ma ligne en juin 2018, avec une moins-value de quelques %. SCBSM me semblait en effet avoir moins de potentiel que d’autres titres que j’avais en vue.

JL – 5 juillet 2018.

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15 Responses to SCBSM, un nom qui plairait à Lynch

  1. PoliticalAnimal

    Félicitations ! Et la question à 11 € : renforcerais-tu Prodware à ce cours ? Dernièrement pour les valeurs que je connais/suis bien et si elle se porte bien (Precia, Picanol, etc.), je renforce volontiers à la hausse.

    Qu’en penses-tu sur Prodware ? La hausse a-t-elle été plus importante que l’augmentation de la valorisation (qui dit bon résultat dit augmentation de la valo même si je ne sais pas dans quelle mesure) ou au contraire même si grosse hausse du cours il y a eu, elle reste inférieure à l’augmentation de la valo et qu’il y a tjs décote ?

    Merci !

    • Jerome Leivrek Post author

      Salut,
      J’ai bien du mal à donner une valo à cette boite, la compta n’est pas conservatrice. Sur le coup, je suis les insiders. Entre les 11 et 14 septembre, Stéphane Conrard a acheté environ 33 000 actions entre 10,8 € et 11,1 €. Donc à 11 € cela semble encore intéressant. Personnellement, je n’ai pas renforcé parce que : 1. je n’ai pas de liquidité sur mon PEA 2. la ligne fait dejà environ 6 % de mon portif ce qui est déjà pas mal. Mais je n’exclue pas de le faire si ça baisse un peu ou si je déborde de cash.
      Désolé de n’être pas plus précis sur la valo, mais je n’ai pas tenté de nouvelle estimation, je pense que le temps passé n’en vaudrait pas la chandelle (pour moi) et je préfère réserver mon peu de temps pour de nouvelles analyses.

      • PoliticalAnimal

        Merci ! très clair. Je vais m’atteler à la valorisation. Les +100 % lors d’une année en cours ne m’empêchent plus depuis longtemps d’investir sur une valeur (au contraire !) si bien entendu la décote est là.

        C’est d’ailleurs une grande différence, à mes débuts, j’écartais immédiatement (et stupidement) une valeur qui avait fait +100 % dans l’année ce qui était un raisonnement stupide.

  2. Guillaume

    La décote sur cette société (Même le groupe de sociétés ) est évidente mais vous sentez vous à l’aise avec le fait que le groupe (SBCSM, VINDI,VOLTA,CROSSWOOD) soit aux mains de 2/3 familles, libres de spolier le minoritaires par des facturations indues, ventes croisées, informations d’initiés ou que sais-je encore? L’organigramme global n’est pas très lisible, la direction a l’air avare en informations (SBCSM semble la seule à correctement communiquer)

    Ça me refroidit un peu de mon coté…

    • Jerome Leivrek Post author

      Bonjour
      Effectivement c’est un problème, mais ces familles ont elles un antécédent de mauvais traitement des actionnaires ?
      Si non, cela veut dire que ça peut bien ou mal se passer sur cet aspect, en tout cas je ne sais pas. Alors je préfère ne pas faire d’hypothèse. Et me concentrer sur la décote.
      Surtout, ce genre de considération m’aurait empêché de faire la majorité des plus-values réalisées ces derniers temps (Xilam ou le PdG se paie bien, Gaumont avec Pathé-Gaumont au main des Seydoux, Spitifire avec une direction qui ne fait rien…).
      Evidemment, quand il y a des précédents de mauvais traitement ça change tout.
      JL

      • Guillaume

        Hello JL,

        Discipliné comme d’habitude 😉
        De mon coté vu que les comptes de ces sociétés sont facilement lisibles et qu’il n’y a pas ou peu d’employés c’est dur de voir en pleine lumière un management vivre sur la bête en quelque sorte “A mes frais”…c’est vrai pour les foncières, mais aussi pour certains fonds de private equity où chez certains on ne voit pas vraiment la valeur ajoutée apportée par le management, on joue du pipeau dans le rapport annuel,on fait patienter avec des cacahuètes, on embauche les copains…

        C’est un biais “politique” en quelque sorte, pas forcément pertinent je vous rejoins.

        (Mais à la fin ça fait 1M€/An quand même !!! 🙂 )

        Extrait du rapport annuel

        honoraires versés à CFB, détenue à 100% par Monsieur Jacques Lacroix, Président de SCBSM, au titre du contrat de prestations d’assistance en matière notamment de développement, de participation aux décisions d’investissement, recherche et structuration de financements et mise en œuvre de la stratégie de développement pour 292
        K€ ;

        les honoraires versés à Brocéliande Patrimoine, filiale à 100
        % de CFB, au titre du mandat de
        gestion conclu avec plusieurs filiales du Groupe. Ce contrat recouvre les prestations suivantes sur l’ensemble des actifs immobiliers portés par la société ;
        Rémunération perçue au titre du contrat au titre de la gestion locative varie entre 2% et 5% des loyers facturés selon la typologie des baux. Le montant total des honoraires facturés par Brocéliande Patrimoine au Groupe SCBSM sur l’année est de 690K€

        • Jerome Leivrek Post author

          TB remarques. Ca m’avait échappé, j’ai du lire le rapport trop vite. Pourtant je sais qu’il faut lire cette partie du rapport !

          Il est difficile de savoir si ces rémunérations sont méritées ou non…
          Sur Thalassa, il y a le même type de conflit d’intérêt, et… le titre a fait +160 %…
          En tout cas merci pour ces citations précises.

  3. Jerome Leivrek Post author

    Résultats semestriels de SCBSM, 30 mars 2018 : l’Actif Net Réévalué par action atteint 12,92 euros

    (Boursier.com) – SCBSM , foncière cotée sur Euronext Paris, présente ses comptes semestriels 2017-2018 (période du 1er juillet au 31 décembre 2017) arrêtés ce jour par le Conseil d’administration. Le rapport financier semestriel sera mis à la disposition du public et déposé sur le site de l’AMF ce vendredi 30 mars 2018.

    60% du patrimoine à Paris

    SCBSM a accéléré la dynamique d’arbitrages de son patrimoine qui permet de matérialiser la création de valeur réalisée sur des actifs matures pour renforcer la part d’actifs de bureaux situés dans le Quartier Central des Affaires (QCA) à Paris. Sur le semestre, cette politique s’est traduite par la cession de près de
    20.000 m(2) de surfaces commerciales situées dans des retail parks à Plérin (Côtes-d’Armor) et Wittenheim (Alsace) pour environ 25 ME. Depuis 2007, SCBSM aura cédé pour un montant total de plus de 220 ME, soit un taux de rotation en 10 ans supérieur à 70% permettant d’associer création de valeur (hausse continue de l’ANR) et désendettement.

    La valeur totale du patrimoine ressort ainsi à 304 ME au 31 décembre 2017 contre 324 ME au 30 juin 2017, le montant des cessions étant partiellement compensé par l’accroissement de valeur sur le reste du patrimoine (+4 ME). La part d’actifs de bureaux situés dans le Quartier Central des Affaires (QCA) à Paris, au coeur de la stratégie du Groupe, s’élève à 60% du patrimoine au 31 décembre 2017 contre 54% au 30 juin 2017.

    Moins de 50% de ratio d’endettement

    Les fonds libérés ont ainsi permis de poursuivre le désendettement avec un ratio LTV qui passe sous la barre symbolique des 50% (49,6% contre 51,5% au 30 juin 2017). A noter que ce calcul du LTV considère intégralement l’obligation remboursable en actions ou en numéraire (ORNANE 2023) comme une dette.

    A contrario, en considérant un remboursement intégral de l’ORNANE 2023 en actions auto détenues (1.193.634 titres, soit 9% du capital, au 31 décembre 2017) et/ou nouvelles, le ratio LTV ressortirait à 43,8%.

    Tout en menant cette politique continue de désendettement, SCBSM a prouvé sa capacité à investir dans son patrimoine. Au cours du semestre, SCBSM aura en effet :
    · Achevé la construction d’un bâtiment neuf de 2.100 m(2) à Perpignan-Rivesaltes et pour y installer un magasin Cultura en novembre 2017 ;
    · Accueilli un magasin Stokomani (août 2017) et un magasin La Foir’Fouille (septembre 2017) sur plus de 4.000 m(2) au sein de son tout nouveau retail park de St Malo ;
    · Poursuivi l’embellissement de ses actifs parisiens avec notamment la rénovation des façades de style Eiffel rue Réaumur et le hall d’accueil rue Poissonnière.

    Stabilité du résultat récurrent avant impôt

    Le résultat récurrent avant impôt ressort à 2,8 ME pour le 1er semestre 2017-2018, stable par rapport au 1er semestre de l’exercice précédent. Le Groupe a maintenu un solide niveau de résultat opérationnel, les frais financiers (impact trésorerie) étant restés stables.

    Le bénéfice net ressort à 5,1 ME contre 5,7 ME au 1er semestre 2016-2017. Il est impacté par le traitement comptable des frais d’émission d’emprunts (IAS 39), en augmentation de 0,4 ME sur un an, et par une charge d’impôts de 0,8 ME.

    Au 31 décembre 2017, l’Actif Net Réévalué (ANR) par action atteint 12,92 euros contre 12,32 euros au 30 juin 2017, en croissance de 5% sur le semestre. Bien qu’en recul sur un an, la décote sur ANR reste encore très élevée à ce jour (43%).

    Nouvelle acquisition d’un immeuble de bureaux à Paris

    SCBSM a annoncé, en janvier dernier, l’acquisition d’un nouvel immeuble de bureaux dans le quartier des Ternes à Paris. L’ensemble immobilier, situé dans le 17ème arrondissement, jouit d’une localisation de qualité, entre l’avenue des Ternes et le parc Monceau. Immédiatement après l’acquisition et fort des études réalisées en amont, le Groupe a engagé les travaux lourds de restructuration (8 à 12 mois) et d’extension de l’actif qui totalisera plus de 1.000 m(2) de surfaces utiles à usage de bureaux. L’immeuble offrira des prestations très adaptées aux nouveaux modes de travail (grands espaces ouverts, modularité maximale, terrasses aménagées, climatisation, faux planchers techniques, grandes baies vitrées, etc…) en associant un aménagement très contemporain à une façade à l’architecture centenaire emblématique.

    Cette acquisition illustre la capacité de SCBSM à poursuivre sa politique d’investissements dans Paris, tout en maintenant des critères de sélection exigeants, et à renforcer ainsi l’attractivité à long terme de son portefeuille…

  4. ilovevalue

    Hello Jérôme,

    Le dossier ne mériterait-il pas une relecture actuellement ?

    850.000 actions auto-détenues ont été annulées.

    Les rachats d’actions semblent avoir repris (je me fonde uniquement sur les volumes pour émettre cette hypothèse car la société n’a pas communiqué).

    La décote est supérieure à 50%.

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