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Gencor, sur l’autoroute de la décote

16 juillet 2014 by

Une autre analyse fast-track. Gencor Industries est un fabricant US leader de grosses machines utilisées dans la construction de matériaux d’autoroutes, d’asphaltes, des incinérateurs industriels et des systèmes de transferts de fluides chauds. Ces produits sont fabriqués dans deux usines US et vendus dans le monde entier. Ce commerce est saisonnier, il y a peu de ventes en été.

Parmi tous les risques potentiels listés dans le rapport annuel, nous pensons qu’un des plus gros est la possibilité d’une baisse des investissements de la part des Etats, du fait de la récession mondiale et des crises des dettes souveraines. L’essentiel des 0,3 M stocks-options a un prix d’exercice de 7,7 $ et a donc été comptabilisé dans les calculs qui suivent. La capitalisation est d’environ 75 M $ et le titre est liquide. Récemment il n’y a pas eu d’achat d’initiés (mais quelques ventes du PdG).

Pour un cours de 7,5 $ au 18 septembre 2012, avec le bilan au 31 juin 2012, GENC c’est :

  • Cash net = 8,31 $
  • VANN = 9,7 $
  • VANT = 10,5 $

  •  un ratio de solvabilité de 0,91
  • des bénéfices 4 ans / 5
  • un PER moyen de 10 sur les 5 dernières années et au cours de 7,5 $
  • pas de versement de dividende pour l’instant.

Au cours actuel, le potentiel théorique (10,5 $) est donc faible (+40 %) mais les atouts financiers sont importants :

  •  c’est une “triple net” (terme Daubasses) : les actifs courants rapidement monnayables nets de toute dette sont supérieures au cours,
  •  c’est même une EV <0 (cf. glossaire), ce genre de société est plutôt rare,
  •  l’entreprise n’a aucune dette de long terme,
  • les BNPA ont été les suivants : 1,9 $ (2007), 1,6 (2008), -0,27 (2009), 0,31 (2010), 0,02 (2011), et 0,5 sur les 9 derniers mois au 31 juin, soit un BNPA moyen de 0,74 $.

Nous sommes donc dans le cadre d’une décote patrimoniale entrant dans les critères de Graham, à faible potentiel actuellement.

On peut envisager plusieurs scénarios :

  • si la rentabilité ne revient pas aux niveaux antérieurs, le potentiel théorique est faible mais la solvabilité et la liquidité importantes nous font penser qu’on ne risque pas grand chose,
  • si la rentabilité revient aux niveaux antérieurs on peut attendre une envolée du titre,
  • on peut aussi garder ce titre en tête pour l’acheter en cas de chute du cours.

Personnellement nous avons assez envie d’en acheter un peu pour suivre ce que peut faire une EV<0.

JL – février 2012.

Mises à jour

Février 2014. Avec les comptes au 31 décembre 2013 la valorisation comptable par action s’est appréciée :

  • Cash et assimilés moins toutes dettes = 8,97 $
  • VANN = 10,76 $
  • VANT = 11,60 $.

Juin 2014. Avec les comptes au 31 mars 2014 la valorisation comptable par action s’est encore appréciée :

  • Cash et assimilés moins toutes dettes = 9,5 $
  • VANN = 11,0 $
  • VANT = 11,8 $.

Octobre 2014. Avec les comptes au 30 juin 2014 la valorisation comptable par action s’est encore appréciée :

  • Cash et assimilés moins toutes dettes = 9,7 $
  • VANN = 11,2 $
  • VANT = 12,0 $.

La société continue d’être rentable avec un bénéfice par action de 0,42 $ sur 9 mois, soit un PER brut de 17 au cours actuel de 9,7 $. Ce cours est d’ailleurs égal au cash net : le PER hors cash est donc nul. Remarquons toutefois que l’essentiel du bénéfice vient des placements financiers, entièrement de la dette souveraine, qui est actuellement très chère et donc peu sûre.

JL – fin 2014.

Juin 2015. Avec les comptes au 30 juin 2015, la valorisation comptable par action est, cette fois, inchangée :

  • Cash et assimilés moins toutes dettes = 9,6 $
  • VANN = 11,2 $
  • VANT = 12,0 $.

La rentabilité a chuté avec un bénéfice par action de 0,04 $ sur 9 mois. Le cours est toujours égal au cash net.

JL – 11 août 2015.

Vente – octobre 2015. J’ai vendu aujourd’hui toutes mes actions à 9,6 $, soit au prix du cash net. L’entreprise est toujours très peu rentable, et même moins qu’avant. Elle ne mérite pas une valorisation très supérieure à 10 $ (disons quelque part entre 10 et 12 $). La marge est donc faible et j’estime avoir bien mieux à faire ailleurs.

La plus-value réalisée est de +58 % en 2,5 ans frais et change compris.

JL – 13 octobre 2015.

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2 Responses to Gencor, sur l’autoroute de la décote

  1. WebRiche

    Bonjour,

    J’ai jeté un œil à cette société il y a quelques temps. J’ai passé mon chemin car le management ne m’inspire pas confiance. Lloyd Miller, un investisseur value talentueux semble avoir eu quelques soucis avec eux.

    “Mr. Lloyd Miller only attended the Board meeting immediately after being elected to the Board on March 6, 2008. At that Board meeting he was elected to the Audit Committee but never attended one of it’s meetings and then resigned from the Board on May 7, 2008, and based on recent conversations with management, he did so purely for personal reasons and convenience and maintains a professed high esteem for the company, its management, and its future.”

    http://www.sec.gov/Archives/edgar/data/64472/000119312508114391/dex9914.htm
    http://tfideas.blogspot.fr/2010/10/is-gencor-accounting-fraud.html

    A bientôt

    • Jerome Leivrek Post author

      Merci Webriche.
      Je n’avais pas retenu cet épisode mais j’ai lu plusieurs choses sur les bizarreries du dirigeant (mauvaise allocation du capital, suspicion de fraude comptable etc), et qui est bien résumé dans le 2e article que tu cites, sans trop savoir l’étendu de ce qui est vrai ou pas…
      JL

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