couverture6De prime abord c’est un livre énigmatique. Le titre, « 6 », déjà, pose question. Si bien qu’il est vendu en France avec le bandeau « Marchés financiers, le soulèvement des machines ». On comprend qu’il s’agit du premier d’une série d’ouvrages numérotés de 6 à 1 (comme les chapitres). L’auteur ensuite ; le sous-titre “Traduit à partir de 0 et de 1 par Ervin Karp” semble nous donner un indice. En fait d’après son blog le vrai nom de l’auteur serait Alexandre Laumonier. La dernière de couverture ensuite :

“Je ne porte pas de costume et les limousines ne m’impressionnent pas. Je ne dîne pas dans des restaurants quatre étoiles. Je ne porte pas de casquette avec le logo de mes employeurs car je n’ai ni tête ni visage, et depuis la crise économique mondiale de 2007 je n’ai cessé d’envahir les marchés financiers.

Je travaille au 1 700 MacArthur Boulevard, à Mahwah, une banlieue endormie du New Jersey située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Wall Street. Mon bureau est grand comme sept stades de football américain, mais je n’en occupe pas la totalité : l’espace où je travaille ne fait que quelques centimètres carrés, loués tout spécialement à Mahwah par mes employeurs pour une somme que j’estime entre 10 000 et 25 000 dollars par mois. Comme certains étudiants je vis en colocation. Ceux qui partagent le réfrigérateur avec moi s’appellent Dagger, Sniffer, Guerrilla, Shark ou Razor, et tous sont autant de concurrents potentiels que je scrute attentivement à longueur de journée.
Je travaille de 9 h 30 à 15 h 30, sans relâche et si vite que je prends des décisions en bien moins de temps qu’il n’en faut à un être humain pour cligner de l’œil.
Bienvenue dans le monde du trading à haute fréquence.”

Ce que nous raconte l’auteur est en fait une histoire de la transmission de l’information dans les marchés financiers, surtout sa partie récente avec l’informatisation des marchés. Nous y avons appris beaucoup de choses. Par exemple que Thomas Peterffy, le fondateur d’IB, a été un précurseur : pour ses traders au début des années 80 il a inventé les tablettes bien avant Apple, il a été le premier à relier les terminaux du Nasdaq à un ordinateur, puis le premier à faire passer des ordres à son ordinateur.

En plus de l’intérêt historique, ce petit livre de 120 pages a l’avantage d’être écrit de façon plaisante. Enfin, et cela nous change des éditions Valor, la mise en forme réalisée par Zones Sensibles est très agréable (nous apprécions particulièrement la typographie soignée ; un regret tout de même que le texte ne soit pas justifié).

Nous conseillons sans réserve ce premier tome et lirons les suivants avec intérêt.

Lecture supplémentaire : article dans Libération Livres.

JL – janvier 2014.

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