C’est vraiment l’époque pour fureter dans le secteur du pétrole. Comme Thalassa holdings, ma précédente trouvaille, Sterling Energy PLC (SEY:LSE) cote, sur le marché AIM de Londres, à peu près au niveau de son cash net de dettes. Par contre, il ne s’agit pas d’une parapétrolière mais d’une société d’exploitation.
Je vous propose une analyse très rapide de cette société, je n’ai pas grand-chose à en dire.
Sterling est donc une société active dans la production de pétrole et gaz en Afrique, essentiellement en domaine off-shore. Les pays et champs concernés sont les suivants :
Pays | Champ | Surface | Participation Sterling |
Cameroon | Ntem | 2,32 km² | 100 % (opérateur) |
Madagascar | Ambilobe | 17,65 km² | 50 % (opérateur) |
Somaliland | Odewayne | 22,84 km² | 40 % |
Mauritania | PSC C-3 | 9,78 km² | 40,5 % |
Mauritania | PSC B Chinguetti Field | 29 km² | Intérêt économique sur ~8 % de la production. |
Il n’y a que 14 employés, y compris les directeurs.
Bilan
C’est surtout le bilan qui m’a intéressé. A fin décembre 2014, il s’établit comme suit, en considérant un taux de change de 63,6 p/$ et 220 M d’actions (je n’ai pas comptabilisé les stock-options qui ont des prix d’exercice de 40 p) :
M$ | p/action | |
Cash et équivalents | 108,1 | 31,3 |
Créances clients | 3,3 | 1,0 |
Stocks | 2,2 | 0,6 |
Intangibles | 28,5 | 8,2 |
Total actifs | 142,1 | 41,1 |
Dettes fournisseurs | 13,7 | 4,0 |
Provisions court-terme | 3,4 | 1,0 |
Provisions long terme | 22,7 | 6,6 |
Total dettes | 39,7 | 11,5 |
Fonds propres | 102,4 | 29,6 |
Le cours actuel, 17 p, se situe donc légèrement sous les valeurs par action :
- Cash net de toutes dettes = 19,8 p,
- Vac = 21,0 p,
- VANN = 21,4 p,
- VANT = 21,4 p.
D’ou provient tout ce cash ? Si vous me suivez, vous vous doutez de la réponse. Hé oui ! Comme pour Powerfilm, i2S et Thalassa, le cash provient d’une levée de fonds. En 2009, Sterling a en effet levé 81 M£ à 52 p l’action et a vendu ses filiales US.
Le chiffre d’affaire de ce groupe est de 16 M$ en 2014, pour un Ebitda de 5,1 M$, un capex de -13,7 M$ et finalement une perte nette de -12,3 M$ soit -3,6 p/action. Les résultats du premier trimestre 2015 ont également été livrés. Ils montrent un EBITDA négatif à -878 k$ (vs. +2.1 M$ au T1-2014) et des pertes nettes de – 815 k$ (vs. +489 k$) soit 0,2 p/action. Le cash hors “JV partner funds” (?) a baissé de 1 M$.
Enfin, notons que les réserves prouvées et probables sont très petites puisqu’elles se montent à 292 000 boe (barrel of oil equivalent).
Actionnariat
Voici les actionnaires principaux :
Investors | Number of shares | Total% |
Waterford Finance and Investment | 65 814 217 | 29,91 % |
Mistyvale Limited | 33 500 755 | 15,22 % |
YF Finance Limited | 21 579 689 | 9,81 % |
Denis O’Brien | 15 750 000 | 7,16 % |
Sprott US Holdings | 11 318 432 | 5,14 % |
Regarder qui sont les actionnaires peut parfois nous donner quelques informations. Par exemple, lorsqu’un investisseur value réputé est actionnaire, notre confiance s’en trouve plus grande. Ici il y a peu d’indice. Waterford est un fonds d’investissement plutôt spécialisé dans les matières premières. Denis O’Brien est un entrepreneur irlandais tri-milliardaire. Sprott est un fonds d’investissement qui ne me semble pas avoir des performances exceptionnelles. Plus intéressant, le management de Sterling possède un total de 2 149 784 d’actions, soit 0,98% de la société.
Conclusion
Sterling n’est pas une société rentable en moyenne puisque, dans les fonds propres, les déficits cumulés représentent un total de 425 M$ ! On se demande bien pourquoi l’action cotait 125 p en 2010 : je l’avoue, je n’ai pas eu le courage de lire les rapports des années précédentes. La décote ne m’a pas paru assez importante pour que j’y passe beaucoup de temps. Deux choses m’intéressent dans ce titre :
- la décote sur le cash net qui, si elle devenait un peu plus importante, pourrait fournir une protection,
- en même temps, une protection contre la hausse du pétrole.
Le titre est éligible au PEA.
Je n’ai pas d’action Sterling.
JL – 20 mai 2015.
Mise à jour, résultats du T3-2015
Les résultats du troisième trimestre se terminant fin septembre 2015 ont été publiés il y a quelques jours. Sur le trimestre, le chiffre d’affaire a été divisé par 3, la perte est de 1,3 M$ et la situation cash a baissé de 7 M$ pour s’établir à 101,3 M$. Le cours de bourse est maintenant de 14 p.
JL – 11 novembre 2015.
Mise à jour, à fin juin 2016
La situation cash a encore beaucoup baissé pour s’établir à 92,5 M$ au 30 juin 2016. On se demande bien où est passé tout cet argent (les rapports sont très courts). Le cours de bourse est maintenant de 15 p. Je ne suis heureusement toujours pas actionnaire.
JL – 20 août 2016.
Mise à jour, résultats annuels 2016
La situation cash a baissé, pour s’établir à 88,1 M$ au 31 décembre 2016 (97,7 il y a un an). Le cours de bourse est maintenant de 16 p. Je ne suis toujours pas actionnaire.
JL – 20 mars 2017.
Bonjour Jérôme,
merci pour ton article. Belle pioche dans le secteur du pétrole ! En plus éligible au PEA ! Avec la baisse des cours, il y a clairement des opportunités. Cela fait plus de 5 ans qu’on n’a pas vu le pétrole à ce niveau. On peut jouer aussi le pétrole directement via un certificat pour jouer le rééquilibrage entre l’offre et la demande. Après tout, les découvertes de pétrole ne compensent pas encore l’augmentation de la consommation.
PS: J’aime bien le nom de ton projet (fan de Peter of course)
Merci Tanguy.
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