Commençons l’année par de la détente.
La crise de 2007-2008 a décidément inspiré les artistes. Notamment au cinéma. Il y avait déjà eu l’excellent documentaire Inside Job, le très bon Margin call, et l’assez peu réaliste Le loup de Wall Street. Voilà que vient de sortir The big short, affublé, en français, du sous-titre peu clair Le casse du siècle, dont le scénario est une adaptation du livre de Michael Lewis, The Big Short : Inside the Doomsday Machine, publié en 2010, et qui a passé 6 mois sur la liste des best-seller du New-York Times.
Il raconte comment plusieurs gérants de hedge funds ont su prévoir la crise des subprimes et parier dessus.
Le scénario décrit des événements réels. La mise en scène se veut assez didactique, en revenant sur les termes ou les notions financières, parfois à la manière d’un documentaire, parfois de façon comique. Pour autant si vous ne savez pas du tout ce qu’est un short en entrant dans la salle, un certain nombre de passages vont vous paraître obscurs voire difficiles. Il me semble d’ailleurs probable qu’une partie du public s’ennuie un peu, car la bande annonce ne laisse par entrevoir un film aussi technique sur la finance. Par contre, il devrait intéresser ceux qui ont quelques connaissances sur ce milieu. Autrement dit, il devrait vous intéresser. En tout cas, moi j’ai aimé ce film.
Autre intérêt, les personnages sont assez hauts en couleur. Le gérant Michael Burry, notamment. Il est décrit comme le premier à avoir prédit l’effondrement des subprimes, dès 2004-2005 (après avoir monté son fonds, Scion Capital, en 2000 à 29 ans !). Comme il était en avance sur son temps, Burry a fait l’objet d’une mutinerie d’une partie de ses clients devant son pari jugé insensé. Il est même allé jusqu’à fermer les retraits de son fonds “afin de protéger ses clients et les empêcher d’être victimes des fraudes en cours [les subprimes et les prix des CDO]”. Détail réaliste : dans la vraie vie, Burry pense avoir, comme son fils, le syndrome d’Asperger. Ceci est évoqué dans le film. D’ailleurs la prestation de Christian Bale, jouant Burry, est remarquable :
Morale du film : suite à la crise, on aurait pu modifier les règles de la finance, afin d’éviter des nouvelles subprimes, CDO ou CDS. Rien n’a été fait.
The big short est sorti le 23 décembre en France. Allez le voir dès maintenant, il ne restera peut-être pas très longtemps en salle.
Je vous souhaite une bonne année 2016 à tous.
JL – 1er janvier 2015 2016.
Bonjour Jérôme,
Le Loup de Wall Street semble assez peu réaliste, mais est bel et bien la version cinématographique de l’autobiographie de Jordan Belfort.
Je ne peux d’ailleurs que vous conseiller le livre qui est plus détaillé et encore plus fantasque que le film.
Vous m’avez donné envie d’aller voir ce film, dont je trouvais en fait le manque de technicité des bandes annonces frustrant !
A bientôt.
Ha, merci, je ne m’étais pas trop renseigné sur le Loup de Wall Street et ne savais même pas qu’il était basé sur un personnage réel ! Revenez nous dire ce que vous en avez pensé.
Merci pour ce billet.
Sans lui je pense que ce film m’aurait échappé car le titre français, “le casse su siècle” fait penser à un film d’action à grand spectacle qui ne m’attire pas beaucoup (je les regarde quand ils sont diffusés à la télé)
Je vais aller le voir
Yihk, Franck, revenez nous dire ce que vous en avez pensé !
Vu ce matin. J’ai trouvé la photo de bonne qualité et j’ai apprécié la personnalité des personnages, l’ambiance hautaine des banquiers, …
Le film est marquant dans le sens où seulement une poignée de personne a raison contre le marché. Et ces quelques personnes tiennent leurs positions coût que coût (l’expression passe à merveille ici). Et j’ai l’impression que le film donne la fausse impression qu’il est facile de gagner énormément d’argent : il suffit d’aller contre le marché. Ce qui est faux dans 95% des cas.
Les 2 “branleurs” du Colorado m’ont bluffé, en passant d’un fonds sous gestion de 110 000 USD géré dans un garage à 30 M USD 4 plus tard (273x la mise !). Avez-vu pu retrouver leurs traces aujourd’hui ?
Au plaisir,
Les deux jeunes sont Charlie Ledley et James Mai, qui oeuvraient au sein de Cornwall Capital : https://en.wikipedia.org/wiki/Cornwall_Capital. Il est écrit qu’ils ont fait x80 sur ce trade. D’après cette page, ils travaillent maintenant dans deux autres hedge funds.
Je viens de lire un article très intéressant de Michael Burry dans le New York Times : il raconte son histoire du trade et s’étend sur l’incompétence de Greenspan. http://www.nytimes.com/2010/04/04/opinion/04burry.html
Merci pour m’avoir fait remarquer ce film, que j’ai vu aujourd’hui, et que j’ai trouvé très bien ficelé.
Un style de découpage du montage original, correspondant bien à l’univers éclatant et éclaté de la finance gigantique!
Les personnages sont très bien traités concernant leur psychologie.
J’avais vu Margin Call, mais celui-ci me semble mieux rendre compte d’un vécu, la narration est proche d’un livre (que je n’ai pas lu).
Brad Pitt est très bien et dans une prestation plutôt discrète, ce qui est tout à son honneur.
Bref, un bon moment pour qui ça intéresse.
Je suis d’accord, j’ai trouvé celui-ci encore mieux que Margin Call.
Je l’ai vu aujourd’hui.
Je l’ai trouvé vraiment bien fait : intéressant, relativement complet et avec des touches d’humour bien dosées.
Il vaut le détour.
Grâce à ce post et cet excellent blog ;-), je viens de voir Margin Call que j’ai trouvé très bien – Kevin Spacey !!!…( rien à voir avec l’hystérique “Loup de Wall Street” qui pour moi est une caricature…)
Bonne année et longue vie au projet Lynch !
Merci Chris. On est d’accord.