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Global Energy Development, encore du pétrole sous son cash

12 juin 2015 by

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On ne va pas se mentir : avec cet article j’ai un peu l’impression de me répéter. Trouver une pétrolière qui cote sous son cash, c’est du déjà vu. Alors, je vais aller vite.

Global Energy Development PLC (GED:LSE) est une société britannique d’exploitation pétrolière présente en Colombie. Elle a vendu l’an dernier son principal actif, sa filiale Colombia Energy Development Co, propriétaire de sa principale concession, et se retrouve avec un gros paquet de cash, supérieur au cours actuel…

A fin décembre 2014, le bilan s’établit comme suit, en considérant un taux de change de 63,6 p/$ (le bilan est en usd) et 36,74 M d’actions diluées :

M$ p/action
Cash et équivalents 41,2 71,3
Créances clients et prépayés 1,5 2,6
Stocks 0,3 0,5
Propriétés et équipement 22,3 38,6
Total actifs 65,2 112,9
Dettes fournisseurs 3,8 6,6
Taxes, court-terme 1,1 1,9
Taxes, long-terme 2,4 4,2
Provisions, long-terme 2,1 3,6
Total dettes 9,4 16,3
Fonds propres 55,8 96,6

Cela conduit aux valeurs suivantes par action :

  • Cash net = 55 p,
  • Vac = 58 p,
  • VANN = 58 p,
  • VANT =  97 p.

Cette société cote aujourd’hui 35 p soit les 2/3 de son cash net. C’est donné. Vérifions que les pertes ne sont pas trop importantes. En 2014, les pertes d’exploitation hors dépréciations sont de 4 M$ environ soit 7 p par action. Il faudrait donc encore 2 ou 3 années à ce rythme pour faire fondre la différence entre le cash et le cours de l’action. Sachant, en plus, que la direction a pris des mesures d’économie pour limiter l’exploitation des champs restants, en attendant des jours meilleurs.

Je pourrais (devrais ?) fouiller un peu plus l’étude et lire tous les rapports annuels. Mais j’ai l’intuition que le rapport gain sur travail serait trop faible. Il me suffit de savoir que j’achète 1 p pour 0,66 p avec des pertes faibles. Essayer de deviner l’avenir de la société me paraît trop difficile.

Cerise sur le gâteau, le titre est éligible au PEA. Lorsque je l’ai découvert, il y a quelques jours, ce détail avait échappé à Binck. Il cotait alors 33 p. L’erreur est corrigée et j’ai pu acheter quelques titres à 37 p.

JL – 12 juin 2015.

Mise à jour

Résultats S1-2015

Mi-septembre, GED a publié les résultats du 1er semestre se terminant fin juin. Le bilan s’établit maintenant comme suit, en considérant un taux de change de 64,6 p/$ (choisi identique pour les deux dates) et 36,74 M d’actions diluées :

Juin 2015 Juin 2015 Dec 2014
M$ p/action p/action
Cash et équivalents 35,0 60,6 71,3
Créances clients et prépayés 1,6 2,8 2,6
Stocks 0,3 0,5 0,5
Propriétés et équipement 22,4 38,8 38,6
Total actifs 59,2 102,5 112,9
Dettes fournisseurs 0,7 1,2 6,6
Taxes, court-terme 0,1 0,2 1,9
Taxes, long-terme 1,9 3,3 4,2
Provisions, long-terme 2,2 3,8 3,6
Total dettes 4,9 8,5 16,3
Fonds propres 54,3 94,0 96,6

 

Cela conduit aux valeurs suivantes par action :

  • Cash net = 52 p (vs. 55 fin décembre),
  • Vac = 55 p (vs. 58),
  • VANN = 55 p (vs. 58),
  • VANT =  94 p (vs. 97).

Pour donner un FCF sur les 6 derniers mois, il faut retrancher l’effet des activités arrêtées (vente de CEDCO) : j’estime alors le cash brûlé à environ -2 M$ (-4 M$ des opérations – 1M $ de cash généré par les activités arrêtées + 3 M$ de remboursement de dettes CT), soit un peu plus de 3 p/action. Cela reste acceptable vu la décote.

Le management continue à réduire la voilure à grande vitesse dans les dépenses. Il dit envisager deux options pour utiliser le cash : un dividende ou une acquisition. La seconde semble avoir sa préférence.

La situation est sous contrôle. La vente du principal actif a eu lieu juste au début de la grande chute du prix du baril. Des éléments qui plaident en faveur du management, en gardant en tête qu’il peut aussi s’agir de hasard.

Je garde mes actions avec bon espoir.

JL – 15 septembre 2015.

Résultats année 2015

Le bilan s’établit fin décembre 2015 comme suit, en considérant un taux de change de 64,6 p/$ (choisi identique pour les deux dates) et 36,74 M d’actions diluées :

Déc 2015 Déc 2015 Dec 2014
M$ p/action p/action
Cash et équivalents 25,6 44,3 71,3
Créances clients et prépayés 9,4 16,3 2,6
Stocks 0,2 0,3 0,5
Propriétés et équipement 0,1 0,2 38,6
Total actifs 35,5 61,4 112,9
Dettes fournisseurs 1,1 1,9 6,6
Taxes, court-terme 0,1 0,2 1,9
Taxes, long-terme 0 0 4,2
Provisions, long-terme 2 3,5 3,6
Total dettes 3,2 5,5 16,3
Fonds propres 32,3 55,9 96,6

Cela conduit aux valeurs suivantes par action :

  • Cash net = 39 p (vs. 52 fin juin 2015),
  • Vac = 54 p (vs. 55),
  • VANN = 55 p (vs. 55),
  • VANT =  56 p (vs. 94).

Il y a trois changements essentiels par rapport au précédent bilan. Les propriétés et équipements ont été entièrement dépréciés : les fonds propres chutent donc en conséquence. Un prêt de court terme a été accordé à une compagnie affiliée à GED. Les dettes fournisseurs ont diminué. La VANN et la VAC restent stables, ce qui indique que ces changements sont purement comptables et que les pertes cash sont négligeables.

JL – 23 mars 2016.

Acquisition et changement de nom

La société a acquis des vaisseaux d’exploration sous-marine en achetant toutes les actions de certaines sociétés. L’idée est d’attendre des jours meilleurs quant à l’économie pétrolière, et mettre alors en service ces machines. D’après ce que j’ai compris, l’achat a été payé via l’émission d’obligations convertibles. La conversion intégrale de ces obligations donnerait lieu à la création de 33 M de nouvelles actions, soit un quasi doublement du nombre actuel. Le nom de l’entreprise a été changé afin de refléter la nouvelle activité : GED devient Nautilus Marine Services PLC, avec NAUT comme nouveau ticker.

Financièrement, l’opération est dilutive pour les actionnaires existants et le taux d’emprunt est élevé. On se demande un peu pourquoi l’opération n’a pas été conclue en cash. Suite à ces annonces, le cours a fortement baissé et s’établit aujourd’hui à 14,5 p.

Certes, l’issue de ces opérations est incertaine, mais acheter des actifs en bas de cycle semble être un pari intéressant. Au prix de 14,5 p, les acheteurs de NAUT bénéficient en plus d’une décote sur ces actifs. Même si la thèse a changé, et la décote sur cash est moins évidente, il ne m’apparaît donc pas opportun de vendre. J’étudierais plus volontiers un renforcement si j’avais du cash sur mon compte.

JL – 13 février 2017.

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20 Responses to Global Energy Development, encore du pétrole sous son cash

  1. NicolasR

    Merci Jérôme pour cette excellente idée, qui m’aide à investir, petit à petit, les liquidités du PEA. Quelques actions acquises à 36,3p.

  2. Vibe

    Merci pour la trouvaille !! Encore une daubasse qui vient compléter ma « collection » Oil&Gas 🙂 (achat ce matin de 4000 titres à 37 pences).

  3. Jerome Leivrek Post author

    J’ai peut-être oublié de dire que ça ne me semble pas être l’affaire du siècle. Le risque est modéré mais les catalyseurs potentiels ne sont pas évidents. Le prendre comme une net-net de base : bien diversifier, grand max 3 % du portif. Qui a aussi le mérite de protéger le portefeuille contre une remontée du baril.

  4. Vibe

    Eh bien c’est la remontée fantastique pour GED, encore 16 % aujourd’hui !! L’action a pris plus de 30 % depuis le début de l’année alors que le pétrole ne cesse de chuter !

    Encore merci pour cette trouvaille, voilà bien ma seule pétrolière où je suis en PV aujourd’hui, alors que mon portefeuille n’a jamais été aussi dans le rouge 🙂

  5. Vibe

    +13,85% oui 🙂

    Et coup de bol, c’est la première ligne de mon PEA (7 % des mes avoirs totaux). Vraiment une bizarrerie alors que les autres boîtes du secteur se font massacrer.

  6. astruc youlia

    Bonjour Jerome Leivrek,
    Je ne trouve plus de nouvelles concernant Global Energy Développement.
    Depuis le cours a bien chuté , aujourd’hui même jusqu’à 17 p.
    Que pensez-vous de cette valeur aujourd’hui ?

    • Jerome Leivrek Post author

      Bonjour Youlia,
      GED a annoncé aujourd’hui avoir le projet d’acheter des véhicules sous-marins pétroliers. L’idée selon le management est d’acheter cet équipement en bas de cycle pour l’utiliser lorsque le pétrole aura remonté.
      Je ne sais pas quoi en penser pour l’instant.
      Si le cash n’a pas été dilapidé, on paye actuellement GED à moins de 50 % de son cash net. Alors si GED achète à bon prix des équipements, on a peut-être ici une double décote. D’un autre coté, le management est-il compétent ? Le problème c’est : comment le savoir ?
      On ne sait pas non plus pourquoi ils empruntent 10 M$ pour faire cette acquisition alors qu’ils en ont 25 en caisse.
      Beaucoup d’incertitudes donc, qui rangent indéniablement cette action dans la catégorie daubasses. Pour l’instant, vu la décote, je n’ai aucune raison de vendre. J’attends les états financiers 2016 pour savoir si j’en rachète.
      En tout état de cause, à ne prendre qu’en faible quantité !
      JL

      PS. Le deal est détaillé dans ce document officiel et aussi dans cette présentation diaporama.

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