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CGG, investir sans effort

12 juillet 2015 by

cgg_HP_Marine3Vous vous souvenez des bateaux de Thalassa, des lignes sismiques, des flûtes et des canons à air. Non ? Alors, rafraichissez-vous la mémoire en relisant l’article sur Thalassa. Ici nous sommes sur la même thématique : la recherche et la caractérisation des champs pétrolifères… ; à la fois pour l’aspect société de service via l’exploration géophysique mais aussi pour l’aspect fabrication de matériel. Sauf que la société dont il s’agit est beaucoup plus grande que Thalassa. CGG capitalise en effet environ 800 M€ à ce jour (14 M£ pour THAL).

Bref, nous avons encore et toujours trouvé de quoi investir dans le secteur du pétrole. Cela pourrait devenir lassant s’il ne s’agissait pas de gagner de l’argent. La preuve une nouvelle fois que c’est souvent dans les secteurs sinistrés qu’on trouve le plus facilement des soldes. La rechute récente du prix du baril (56 $ pour le Brent aujourd’hui, jeudi 9 juillet) nous offre de nouveau des opportunités.

Il y a du bon et du moins bon dans l’analyse de ce jour. Le bon c’est qu’elle est simplissime, le moins bon c’est que je ne vais pas du tout vous impressionner avec de savantes notions financières, des ratios de rentabilité longuement soupesés ou de subtiles prédictions sur le business.

Valorisation

Voici la thèse. Vous vous rappelez que Technip, qui n’est pas dirigé que par des amateurs, a proposé d’acquérir CGG pour 8,30 € par action en novembre 2014 (25 % au dessus du cours de l’époque). Peut-il y avoir meilleure estimation que le prix proposé par un industriel pour en acquérir un autre ? Si nous étions en haut de cycle on pourrait volontiers en douter. Mais sur le pétrole nous n’y sommes pas. Alors je considère que 8,30 € est une estimation raisonnable de la valeur de CGG. C’est tout !

Les actions, les certificats et les options

Pour la plupart d’entre nous, le plus intéressant est d’investir sur son PEA en achetant des actions cotées à Paris. Pour ceux qui le préfèrent, ils peuvent investir sur CGG en dollars en achetant l’ADR sur le marché américain NYSE. Qu’est-ce qu’un ADR (American Depositary Receipts) ? C’est un titre américain négociable, appelé en français “certificat”,  qui représente la propriété d’actions d’une entreprise non américaine. Les ADR sont cotés et négociés en dollars US auprès de la bourse américaine. Ils sont mis sur le marché par un intermédiaire financier qui s’occupe d’avoir l’équivalent des ADR en titres originaux. Les dividendes sont payés à l’investisseur en dollars US. De manière générale, un ADR représente un certain nombre d’actions, pour CGG le ratio est de 1 :1. Alors que l’action cote  4,37 € à Paris, l’ADR cote donc 4,90 $ à New-York : l’€/$ est de 1,11. Le code de transaction est CGG :NYSE et le numéro CUSIP est 204386106.

Si j’ai évoqué les certificats c’est aussi parce qu’il est possible d’émettre des options dessus (alors qu’elles ne semblent pas exister sur les actions françaises). L’intérêt est que CGG fait partie de ces actions sur lesquelles les put se paient assez chers. Pour l’échéance du 16 octobre 2015, le put strike 5 $ possède aujourd’hui un bid/ask de 0,5/0,8 $. Vous pouvez donc vendre 0,5 $ ce droit. Si vous êtes exercé, vous devrez acheter CGG pour 5 $, le coût de revient sera alors de 4,5 $. Si vous n’êtes pas exercé vous aurez touché 0,5 $ pour avoir immobilisé 5 $, soit une rentabilité de 10 % en 3 mois. Avant de faire ce choix, comparez bien les deux solutions, notamment en matière de fiscalité : le PEA a des avantages incomparables.

Épilogue culturel

Deux petits ajouts pour aller plus loin.

Si la non-analyse ci-dessus vous a laissé sur votre faim, allez lire celle de Serge et Thomas. Vous aurez quelque chose d’autrement plus professionnel. Qui donne une valorisation un peu plus élevée, environ 12 € l’action (Sercel 3,5 Md€ + GGR 1,2 Md€ – dette nette 2,5 Md€).

Terminons sur un peu de culture, avec la photo d’un véhicule insolite :

cgg_camion_vibrateur

Ce n’est pas un camion quelconque. Il s’agit d’un camion vibrateur employé par les compagnies d’exploration sismique comme la CGG. Comment cela fonctionne-t-il ? Entre les essieux, un système de vérins fait descendre un support qui vient reposer sur le sol jusqu’à lever le camion. Ces vérins font alors subir au camion un mouvement ondulatoire vertical très particulier. Le résultat est un mouvement du sol qui part du plateau puis se propage : on a créé une onde sismique. Celle-ci se propage, se réfracte et se réfléchit dans les couches du sous-sol pour remonter jusqu’aux instruments d’acquisition en surface (des géophones, une sorte de petit sismomètre). On peut alors construire une image du sous-sol. Ce sont exactement les mêmes principes que pour une échographie.

Voilà, résumée, une partie du métier de CGG.

Je ne suis pas encore actionnaire. Pour l’instant, j’attends la moitié de la valorisation de Technip, soit 4,15 €.

JL – 12 juillet 2015.

Mise à jour – janvier 2016

CGG annonce une augmentation de capital à 0,66 € par action, pour quadrupler le nombre d’actions par rapport à l’actuel. Le cours du jour est de 2,2 €. La dilution sera donc très importante.

Un an après avoir refusé l’offre de Technip à 8,30 €, réaliser une augmentation de capital à ce prix dénote une sacré incompétence de la direction.

Je suis bien content de n’avoir pas acheté d’action CGG. Lorsque le prix est descendu en dessous de 4 €, j’avais des opportunités bien plus intéressantes (plus sûres), comme vous avez pû le voir sur le blog, notamment Thalassa. Vu l’incompétence de la direction, je raye cette action de ma watchlist.

JL – 13 janvier 2016.

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