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Reporting juillet-août 2016

3 septembre 2016 by

magnard_par_besnardOn a tous en tête les histoires d’artistes pauvres et peu connus de leur vivant, puis célébrés et faisant la fortune des propriétaires de leurs oeuvres après la mort. Par essence, on connaît moins l’histoire inverse, dont Albert Besnard (1849-1934) est un représentant. Hyper connu à son époque, il eut tous les honneurs : prix de Rome, membre de l’Académie des Beaux-Arts et de l’Académie française, directeur de la Villa Médicis, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts, et Grand-Croix de la Légion d’Honneur. Il fut même le premier peintre auquel le gouvernement de la République fit l’honneur de funérailles nationales. On a ici un portrait, dont l’expression est saisissante, de son ami Francis Magnard (1837-1894), alors rédacteur en chef du Figaro (on aperçoit au fond, quelqu’un emportant un paquet de journaux). A noter que la veuve de Magnard fit refaire le fond à droite en rouge, afin de donner plus de puissance au portrait, et que cela rendit Besnard furieux. La tableau a été restauré et le rouge enlevé pour l’exposition Besnard qui se déroule actuellement au palais Lumière d’Évian et qui sera transportée à Paris  pour y être visible au Petit Palais à partir du 25 octobre.

▣ Mouvements de portefeuille et nouvelles des sociétés

Pas mal de ventes profitables pendant ces deux mois, et très peu d’achats. Le résultat est que je refais (un peu) de cash.

  • Quad graphics (IF, IA-VIP). Vente à 26,14 $.  Cette ligne a passé une grande partie du temps en territoire très négatif, je suis donc bienheureux d’être revenu en positif à la faveur d’une amélioration de la situation de la société. Avec le FCF des dernières années, 26 $ est le prix que j’estime juste (en prenant prix + dette = 10 x FCF). Avec le FCF du dernier trimestre annualisé j’arrive à 46 $. Tous comptes faits, je décide que ma position est trop faible pour que je consacre du temps à suivre moi-même attentivement cette valeur. Et puis, le président a exercé des options pour vendre ses actions à 20 $. PV = +20 % en $ = + 38 % en €, en 2 ans, plus environ 10 % de dividendes en 2 ans.
  • Qlogic (IF, IA-VIP). Vente du solde de la ligne à 15,21 $ suite à annonce d’OPA (qui s’effectue à 11 $ en cash plus des actions). PV = +55 % en $ = +104 % en €, en 3,5 ans. 
  • Daubasse. Vente à 16,26 pences d’une daubasse anglaise en sortie de restructuration. Achetée au départ pour son matelas de cash et sa VANT de plus de 3 fois le cours, le cash net est maintenant nul et la VANT a baissé pendant que le cours doublait, si bien que celui-ci a rattrapé la VANT. Une bataille semble en cours entre des actionnaires, mais aussi le board. On ne sait pas si c’est plutôt une bonne ou une mauvaise nouvelle. Ni si j’ai profité d’une fièvre acheteuse factice (le cours a doublé en 4 mois) ou si je vais manquer un beau dénouement. Je préfère m’en tenir au process et vendre parce que la marge de sécurité n’est plus là. PV = +100 % en GBp = +89 % en € en 2,5 ans.
  • Sears Holdings, options call 2018, strike 15 $. Vente à 3,07 $ alors que le sous-jacent franchi 15,8 $ à la hausse. PV = +100 % en $ en 2 mois frais compris. L’idée de l’achat de ces options était au départ une protection contre un short squeeze qui tournerait mal, maintenant c’est de profiter de la volatilité de SHLD pour essayer d’engranger des plus values intermédiaires pendant l’attente de la grande plus-value finale. Ou d’engranger quelques plus values si toutefois le pire arrivait ! A noter qu’il s’agit d’options à longue échéance : je pariais sur le fait que SHLD remonte au moins une fois à 15 $ avant un an et demi. Cela a été beaucoup plus rapide. Enfin, l’achat avait été réalisé sur une faible portion du portefeuille : 0,5 %.
  • Vanguard Natural Resources. Expiration des options call en juillet. Perte de 100 %, mais sur une portion très faible du portefeuille : 0,1 %.
  • Theravance Biopharma (gourou Klarman). Vente à 28,68 $. Rappelons qu’il s’agissait d’un achat gourou pour lequel j’avais suivi Klarman, mais la société avait aussi été mise en exergue par Laurent S. (Bistoo), que je remercie au passage. J’ai beaucoup hésité à vendre, voyant que Klarman et Burry en avaient encore acheté au T2-2016, et je l’ai fait pour plusieurs raisons. 1. Je ne sais pas combien cela vaut. 2. La position était petite (1 %) et j’essaye de simplifier mes portefeuilles. 3. Keryx avait fait -50 % pendant que Theravance faisait +100 %, il m’a semblé qu’un arbitrage était logique. PV = +100 % en $ = + 96 % en €, en un peu plus d’un an.
  • Keryx Biopharmaceuticals (gourou Klarman). Renforcement à 4,46 $, suite à une grosse baisse du cours consécutive aux derniers résultats et à des problèmes de fabrication (probablement ponctuels).
  • Thalassa. La société a encore procédé à un achat d’actions propres, 100 000 actions à 44 p le 11 juillet. Par ailleurs le résultat de la négociation du contentieux avec le client russe est très obscur ; on ne comprend pas pourquoi le président exécutif (et actionnaire) Soukup avait avancé 1 Mp à Thalassa et pourquoi il n’a été remboursé que 750 kp. Ni pourquoi Thalassa veut continuer à commercer avec cette société russe. Par ailleurs, Thalassa a annoncé hier qu’elle va prendre une participation de 22 % dans Papua mining, à 1 p pièce (pour un cours de 1,75 p), par création de nouvelles actions. Une augmentation de capital équivalente sera proposée aux actionnaires actuels. Papua est une minière or et cuivre basée en UK mais exploitant en Papouasie. Les seuls actifs de Papua sont des intangibles dont je n’ai pas examiné la nature. Mais il faut noter que les 400 kGBp investis dans cette entreprise ne représentent que 1,6 p par action Thalassa (à comparer aux 40 p de cash net en caisse) ce qui ne fait pas courir un gros risque aux actionnaires de Thalassa.
  • Chesapeake Energy. Les obligations 2022 ont encore repris du poil de la bête et cotent 94 % en ce moment (avec un rendement à échéance de 10 %) mais ne sont pas négociables chez Lynx. Pour une raison qu’ils ne peuvent même pas m’expliquer…   Sur ce coup Lynx (et IB je pense) ne sont vraiment pas bons… Quoiqu’il en soit, j’estime que l’échange d’obligations à laquelle j’avais souscrit est la chose la plus stupide que j’ai faite en bourse.

▣ Performance

Évolution de la part sur les deux mois : +5,51 %. Depuis le 1er janvier, la part repasse en territoire positif à 0,92 %. L’histoire se répète puisque depuis 4 ans c’est toujours le PEA qui se distingue nettement, avec +140 %, alors que CTO Binck et Lynx font + 36 et -24 %.

▣ Nouvelles du blog et autres

Résultats de Sterling Energy, une société pétrolière que j’avais analysée mais que je ne trouvais pas assez décotée. C’est très mauvais. La situation cash a encore beaucoup baissé et on se demande bien où est passé tout cet argent.

Sur ce, je vous souhaite une bonne rentrée à tous.

JL – 3 septembre 2016.

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11 Responses to Reporting juillet-août 2016

  1. Fab

    Bonjour
    Je m’intéresse a l’investissement , et aussi aux Foncières Cotées .
    Ainsi est ce qu’il y en aurait dans les titres cachés de L’Investisseur Français ?
    Est ce que l’Investisseur Français en proposerait en analyse ? Ou que me conseillerait vous .
    Cordialement

    • Jerome Leivrek Post author

      Bonjour Fab,
      Non il n’y a pas de foncière cotée dans les titres cachés de l’IF. Je ne suis plus membre de l’IF donc je ne peux pas répondre à votre 2e question, le mieux serait de leur demander.
      A vrai dire je n’ai pas de foncière cotée, en général je ne les trouve pas assez décotées à mon goût.
      JL

    • CaptainTrips

      Parmi les foncières (dé)côtés, il y a quand même MRM et Seritage.
      J’ai un peu de MRM dont l’ANR avait été évalué à 2.90€ par parisien sur le forum IH, et Seritage est une position de l’IF il me semble, évoqué par certains pour se couvrir d’une éventuelle faillite de Sears. Je n’en ai pas personnellement, mais j’ai beaucoup, trop, de SHLD, espérons que l’histoire ne finisse pas trop mal, notamment pour les minoritaires. On ne se fait pas trop de soucis pour Bruce et Eddie.

      • Jerome Leivrek Post author

        J’ai effectivement MRM et Seritage dans ma watchlist mais n’ai pas encore franchi le pas, j’attends des soldes. Mais elles font partie indéniablement des foncières à surveiller. A noter que pour MRM j’attends que la décote soit importante car elle n’entre pas dans un PEA (et dans un CTO j’ai plus d’autres choix possibles).
        Pour SHLD, je vois qu’on est beaucoup à être au même point.

  2. Fab

    Merci pour vos réponses .
    Comme j essaye de bien me spécialiser dans les foncières cotées , ainsi que d’en trouver des intéressantes décotées. Les autres types d’actions m’intéresse aussi mais plus ou moins plus tard .
    J hesite entre prendre un abonnement chez l’Investisseur Français ou Chez Morningstar ?
    Si vous auriez des conseils ?

    • Jerome Leivrek Post author

      S’il faut que je vous donne un conseil, ce serait Les Daubasses (en général, pas spécialement sur les foncières cotées). Je ne connais pas le contenu de Morningstar, mais comme j’essaye de sortir des sentiers battus, ce n’est pas pour moi.

  3. Fab

    Peut-être sauriez-vous, à ce que j’ai entendu L’investisseur Français s’est trompé pour Sears, et une autre grosse valeur ?
    Et quelles autres valeurs éventuellement ?
    C’est vrai que Sears cela fait une longue période qu’elle perd de l’argent, et ceux qui y ont investi du capital l’ont bloqué depuis longtemps .
    Tout le monde fait des erreurs, mais il ne faut pas en faire des trop grosses .
    Surtout que l’abonnement chez eux est a 1100 Euros.

    • Jerome Leivrek Post author

      Bonjour Fab,
      On ne peut pas (encore) dire que l’IF se soit trompé sur Sears car l’histoire n’est pas terminée. On ne le saura probablement que dans plusieurs années. Ce que je peux vous dire, c’est que pour l’instant je suis à environ -60 % sur cette valeur (y compris les spin-off, bénéfices des prêts de titres et autres).
      Je peux aussi dire que j’ai perdu de l’argent avec les investissements de l’IF/IA-VIP : 2 faillites (Orchard et Aeropostale), pas mal de naufrages (6 ou 7 sociétés entre -50 % et -75 %, p.ex. SHOS acheté à 20 $), et quelques gains qui ne compensent pas les pertes (un +100 %, un +70 %, deux +50 %, deux +30 %). J’ai aussi les warrants BAC et AIG, valeurs données publiquement par l’IF, dont vous pourrez regarder l’évolution depuis 2013.

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